Face aux "risques de violence", le PS veut reporter son université d"été PlusStéphanie LEROUGE3 juillet 2016RebloguerPartagerTweeterÉpinglerEnvoyer
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Face aux "risques de violence" et à moins d"un an de la présidentielle, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a annoncé dimanche le report de l"université d"été de la Belle Alliance populaire, initialement prévue à Nantes du 26 au 28 août.
"Devant les risques de violences à Nantes, où dans tout autre endroit où se tiendrait l"université d"été de la Belle alliance populaire, il vaut mieux reporter, suspendre, l"université de cet été. C"est ce que je ferai comme proposition aux acteurs de la Belle alliance populaire" (BAP), a affirmé sur France 3 M. Cambadélis.
"On en discutera pour trouver une autre date qui permette de faire les choses avec plus de sérénité", a ajouté le député de Paris, selon lequel "on menaçait de violence sur nos militants, on menaçait de saccager l"ensemble de la ville".
Les appels à perturber l"université du PS et de ses alliés s"étaient multipliés ces dernières semaines, conjonction de la protestation contre la construction de l"aéroport de Notre-Dames-des-Landes et de celle à la loi travail.
Le 18 juin, un collectif d"opposants de diverses obédiences, dont des "zadistes", s"était ainsi promis de "rendre impossible cette université d"été". Samedi, les organisations syndicales de Loire-Atlantique opposées à la loi El Khomri ont annoncé un projet d""un grand meeting intersyndical" à Nantes le 26 août.
Depuis le début de la contestation contre le projet de loi, des manifestations ont dégénéré plusieurs fois en affrontements entre des groupes de casseurs et la police, notamment à Rennes et à Nantes. Des locaux du PS, de la CFDT, mais aussi de la CGT, ont été vandalisés.
– Université d"automne ? –
Sur Twitter, la maire de Nantes Johanna Rolland (PS) a salué "une décision responsable qui répond à (sa) demande".
"Pas surpris" mais "choqué qu"en France, dans une ville comme Nantes, on ne puisse plus organiser un débat (…) parce qu"on est sous la menace d"acteurs violents", le député écologiste "réformiste" de Loire-Atlantique François de Rugy a estimé "sans doute prudent d"agir ainsi".
Président de l"UDE, principal partenaire du PS dans la BAP, le secrétaire d"Etat Jean-Vincent Placé a affirmé: "Depuis le début, je dis que Nantes, c"est compliqué à cause du calendrier (…) sauf si on arrête Notre-Dame-des-Landes."
Une majorité d"électeurs de Loire-Atlantique ont approuvé dimanche dernier la décision de déménager l"aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes. Le Premier ministre a promis dans la foulée le début des travaux à l"automne, et l"expulsion de la ZAD.
Du coup, a expliqué un porte-parole des zadistes, "l"université d"été du PS à Nantes s"apparentait pour nous à une provocation" et "nous nous réjouissions qu"un mouvement large (syndicalistes, précaires, étudiants, etc.) se soit mobilisé contre".
"Cette reculade montre une fois de plus que le gouvernement, et donc le Parti socialiste, ont perdu toute légitimité", selon son communiqué.
Une "université d"automne" à Dijon, en octobre, comme suggéré par M. Placé? Le maire PS François Rebsamen a indiqué à l"AFP "partage(r) la décision" de M. Cambadélis, et discutera avec lui lundi.
Maire divers gauche de Montpellier et ancien dissident PS Philippe Saurel a proposé sur Twitter à Jean-Christophe Cambadélis de "tout faire" dans sa ville, où les aubrystes seront réunis fin août… et où Manuel Valls s"est fait huer vendredi par des opposants à la loi travail.
Pour le député PS Yann Galut, "l"annonce du report ou de la suppression de par montre l"état de rupture du avec les Français ".
"Triste de constater à quel point nous en sommes arrivés…", a tweeté le "frondeur" Pascal Cherki.
Et Luc Carvounas, proche de Manuel Valls, a taclé: "Soit nous faisons une université de rentrée soit pas…à l"automne? en pleine primaire? Pas une bonne idée, comme avoir voulu aller à Nantes".
Jean-Christophe Cambadélis avait créé la surprise en février en annonçant la délocalisation de l"université d"été de La Rochelle à Nantes, avec le souhait d"inscrire dans l"espace la volonté du PS de se dépasser dans la Belle alliance populaire.
Chez Les Républicains, Eric Ciotti a ironisé dimanche: "Jusqu"où vont-ils aller dans le ridicule? Un parti qui ne se réunit plus n"est plus un parti".
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Face aux "risques de violence", le PS veut reporter son université d"été
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