La mosquée de Nice ouvre, après 15 ans d"une gestation douloureuse

La mosquée de Nice ouvre, après 15 ans d"une gestation douloureuseAFP2 juillet 2016RebloguerPartagerTweeterÉpinglerEnvoyer

Voir les photos
La mosquée En Nour, le 25 avril 2016 à Nice

Plus

La mosquée En Nour a accueilli officiellement samedi à Nice ses premiers fidèles, qui attendaient depuis 15 ans cette ouverture combattue par la mairie Les Républicains.


La mosquée a reçu samedi matin l?autorisation d?ouverture signée par la préfet, qui s"est substitué au maire de la ville, Philippe Pradal. L"élu Les Républicains, qui a succédé à Christian Estrosi, avait refusé d?accorder son autorisation en dépit d?une décision de justice.


"C?est une joie qui n?est pas feinte, mais pas non plus un triomphalisme béat", a déclaré à l"AFP Ouassini Mebarek, avocat et président de l?association cultuelle. "C?est la reconnaissance du droit, et d?un droit, celui d?exercer librement son culte en France dans le respect des valeurs de la République".


Samedi, à 17h40, pour la prière de l"après-midi, une dizaine de fidèles se trouvaient au sous-sol de ce bâtiment, qui pourra en accueillir jusqu?à 880.


Le projet de construction de cette mosquée avait commencé en 2003 avec l?achat d?un bâtiment situé au milieu d?un ensemble de bureaux. Le propriétaire, devenu plus tard ministre des cultes en Arabie Saoudite, voulait ainsi offrir un lieu de culte décent aux musulmans niçois.


L"ex-maire de Nice, Christian Estrosi, devenu président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d"Azur, s"était fermement opposé à l"ouverture de la mosquée, estimant encore vendredi aux côtés du nouveau maire qu"elle faisait "courir à la ville des risques d"ordre public, que ce soit sur les idées ou les propos véhiculés au sein de cet établissement dont le propriétaire", selon eux, "prône la charia".


Le Conseil d"Etat a estimé que ce refus portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte", conduisant le préfet à donner vendredi son feu vert à l"ouverture tout en recommandant au gestionnaire de la mosquée de couper les ponts avec le propriétaire saoudien par le biais d"une donation.


"Nous n?avons aucun esprit de revanche vis-à-vis du maire ou de qui que ce soit", a assuré Ouassini Mebarek.


"Vive la France et vive le droit", se réjouissait de son côté l"imam Mahmoud Benzamia, un professeur de technologie et d?informatique qui a revêtu pour officier son habaia (une grande robe blanche) et sa chéchia (un couvre-chef).


La vice-présidente de l"association cultuelle, Fatthia Fedjkhi, rejette les soupçons de fondamentalisme brandis par la mairie : "Nous sommes loin de tout ça", explique cette femme d?origine algérienne, non voilée, qui doit mettre en place des cours d?alphabétisation et d?arabe. L?objectif est de "favoriser les échanges inter-religieux et inter-culturels", explique-t-elle.


Les fidèles exprimaient leur joie : "Un musulman préfère la maison de Dieu (la mosquée) à sa propre maison, alors autant qu?elle soit belle", affirme Abdelaziz, venu prier avec son fils Mohamed.


Dans la salle réservée aux femmes, Amaria, une mère de famille voilée venue du quartier sensible voisin des Moulins. "Aujourd?hui, nous sommes heureuses", dit-elle. "Heureuses et apaisées d?avoir trouvé cet endroit. Avant, on priait dans un sous-sol, et même dehors quand il n?y avait plus de place. On en avait marre de se cacher, on n?est pas des souris!".


RebloguerPartagerTweeterÉpinglerEnvoyer


0

La mosquée de Nice ouvre, après 15 ans d"une gestation douloureuse

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire